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Plateforme STELLA MARE | UMS3514 - CNRS / Università di Corsica
Conférenciers

Marisa Cavalli

Experte indépendante, ayant collaboré à certains projets et actions de l'Unité des Politiques Linguistiques du Conseil de l’Europe, actuellement consultante auprès du Centre Européen des Langues Vivantes du Conseil de l'Europe, Marisa Cavalli mène sa réflexion sur les thématiques de l’enseignement des langues, du bi-/plurilinguisme et de la construction des connaissances en plusieurs langues. Les questions linguistiques sont envisagées dans ses travaux d'un point de vue politique, sociétal, didactique et de la formation. Son premier domaine de recherche et d'action a été le système éducatif du Val d’Aoste, région italienne jouissant d'un Statut Spécial d’Autonomie en raison de son bilinguisme.

 

Résumé de la conférence

Titre: Centre de langues et mise en œuvre de politiques linguistiques - Opportunités et résistances possibles

L’idée d’un Centre de Langues comme lieu fédérateur de diversité(s) parait non seulement soutenable, mais souhaitable à divers titres. Un Centre de Langues devrait dans l’idéal être un lieu d’accueil d’acteurs sociaux divers dont les projets de vie font une place à l’apprentissage des langues, un lieu de voisinage pour des langues appartenant à des familles différentes, aux statuts sociaux divers dans l’environnement proche mais aux poids différents dans la société dans son ensemble, un lieu de féconds métissages méthodologiques, un lieu de rassemblement de compétences professionnelles diversifiées … Dans ce sens, un Centre de langues peut devenir également un puissant moyen de mise en œuvre de politiques linguistique établies à différents niveaux : l’individu (nano), les groupes d’apprenants (micro), l’institution (méso), la région, voire le pays (macro). Chacun de ces niveaux requiert certaines conditions pour que l’idéal puisse se concrétiser, sachant que certains de ces niveaux sont plus problématiques que d’autres, surtout dans le cadre d’une politique de sauvegarde d’une langue minoritaire. Cette communication essaiera de cerner certaines questions et d’envisager quelques pistes de réflexion.

 

 

 

Martine Derivry

Professeur des Universités à l’ESPE de l’Université de Bordeaux depuis septembre 2016, Martine Derivry a auparavant été Maître de Conférences au département des langues de l’UPMC, Paris 6. Ses travaux de recherche concernent les enseignants de langues et la notion de « natif/non-natif », les représentations, croyances et idéologies concernant les langues et les cultures, la didactique des langues / Applied Linguistics et la circulation internationale des notions et concepts dans ce champ de recherche, et la télécollaboration interculturelle.

 

Résumé de la conférence

Titre : Un paradigme plurilingue et pluriculturel à construire pour les Centres de Langues ?

De la philologie à la linguistique, des sciences du langage à la sociolinguistique, notre compréhension des langues s’est considérablement enrichie. L’objet langue nous rappelle L.-J. Calvet (2013) est une invention des linguistes et il ne peut y avoir de linguistique que sociolinguistique. L’enseignement des langues a intégré peu à peu cette relation particulière, indissociable entre langue et culture. La question est désormais de dé-réifier ce lien qui n’est pas une homologie stricte ou totalisante. La didactique des langues s’approprie peu à peu ces connaissances sur les langues, les cultures et leurs liens, questionnant de façon pratique les finalités, les contenus, les modalités, les acteurs sociaux que sont les enseignants et les apprenants. Comprendre comment le paradigme monolingue s’est peu à peu imposé dans les représentations ordinaires et savantes, quelles que soient les langues et les cultures d’enseignement/apprentissage, permet de rendre compte du paradigme plurilingue et pluriculturel émergent (Zarate et al., 2008 ; Alao et al, 2012 ; Blanchet & Chardenet, 2013 ; Derivry-Plard et al, 2014 ; Derivry-Plard, 2015). Les centres de langues participent à ce renouveau de l’enseignement/apprentissage des langues qui n’est plus exclusivement situé dans la « classe » (Rivens 2013). La télécollaboration interculturelle (O’Dowd, 2007 ; Derivry-Plard, 2017) illustre de façon concrète ce que pourrait construire un paradigme plurilingue et pluriculturel pour les centres de langues.

 

Références :

Alao, G., Derivry-Plard, M., E. Suzuki, S. Yun-Roger, (2012). Didactique plurilingue et pluriculturelle: l’acteur en contexte mondialisé, Paris, Éditions des Archives Contemporaines.

Blanchet, Ph. & P. Chardenet. (2011). Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures. Paris : EAC.

Calvet, L.-J., Calvet, A. (2013). Les confettis de Babel, Diversité linguistique et politique des langues, Paris : Écriture.?

Derivry-Plard, M. & P. Lenoir, (dir.). (2017). La télécollaboration interculturelle, Les Langues Modernes, Paris : APLV.

Derivry-Plard, M. (2015). Les enseignants de langues dans la mondialisation. La guerre des représentations dans le champ linguistique de l’enseignement, Paris, Éditions des Archives Contemporaines/PLID. Postface de C. Kramsch.

http://pub.lucidpress.com/EnseignantsMondialisation/

Derivry-Plard, M., G., Alao, S.,Yun-Roger, E., Suzuki. (2014). Dispositifs éducatifs en contexte mondialisé et didactique plurilingue et pluriculturelle, Berne : Peter Lang.

Derivry-Plard, M., G., Alao, S.,Yun-Roger, E., Suzuki. (2014). La didactique plurilingue et pluriculturelle à l’épreuve du terrain éducatif. Contraintes, résistances, tensions, Paris : EAC..

O’Dowd, R. (2007). Online intercultural exchange. An introduction for foreign language teachers, Clevedon, Multilingual Matters.

Rivens Mompean, A. 2013. Le Centre de Ressources en Langues : vers la modélisation du dispositif d’apprentissage. Villeneuve d’Ascq : Editions Septentrion.

Zarate, G., D. Lévy et C. Kramsch (2008). Précis du plurilinguisme et du pluriculturalisme. Paris : EAC. ?

 

 

Alain Di Meglio

Professeur des Universités en langue corse, Alain Di Meglio mène sa recherche dans le domaine de la linguistique et sociolinguistique appliquées au domaine de l’éducation scolaire, du plurilinguisme et didactique des langues en situation minoritaire (socio-didactique), et des problématiques de frontières, continuités et contiguïtés sociolinguistiques. Il s’intéresse également à la littérature d’expression corse (socio-littérature et textes). Il dirige depuis 2014 le Centre Culturel Universitaire de l’Université de Corse et assume les fonctions de Vice-président en charge de la langue et culture corse depuis 2016.

 

Résumé de la conférence

Titre: Pour une didactique des langues minoritaires

La didactique ou les didactiques ? La distinction qui fait encore débat entre la didactique générale ou un ensemble de didactiques spécifiques aux disciplines pourrait-elle être transposable aux langues ? Didactique des langues ou didactique de l’anglais, du français,… ?

Nous pouvons nous inscrire dans le débat en fondant l’hypothèse que si la didactique des langues offre une transversalité incontestable, elle n’en est pas moins sous-tendue par un ensemble de critères sociolinguistiques qui permet de distinguer telle ou telle approche. L’importance du contexte social et politique ou du statut institutionnel de la langue est ainsi rendue pertinente et la sociodidactique, que nous préciserons, nous donne un certain nombre d’outils pour fonder ce postulat.

Nous avancerons donc dans notre propos la possibilité de considérer une didactique des langues minoritaires. Il conviendra au préalable de définir ces dernières par une spéculation liminaire puis de développer un ensemble de critères issus de divers cas et expériences didactiques en situation minoritaire, notamment en méditerranée.

Nous verrons que si la didactique est, comme dans le commun des langues, un outil au service de l’enseignement-apprentissage, elle contribue aussi dans le cas des langues minoritaires à forger un appareil de légitimation qui s’avère fondamental dans le processus de reconnaissance de ces langues.

 

Page mise à jour le 03/11/2017 par FABIENNE-MARIE-ANGE PERGOLA